L’araignée veuve noire: Une reproduction à haut risque

Ce reproduire au péril de sa vie telle est la destinée de l’araignée mâle veuve noire. Il ne tisse pas de toile, sa seule raison de vivre et de “séduire” une femelle et de la féconder. Il faut croire qu’il réussit souvent cette gageure, car l’espèce n’est pas en péril. En revanche, le mâle a élaboré une stratégie pour arriver à ses fins.

Une équipe de l’université de Simon Frazer en Colombie-Britannique a découvert le secret de ce soupirant pas comme les autres.

L’araignée est une chasseuse redoutable, immobile, en alerte, elle attend. Ces pattes ultrasensibles perçoivent les plus infimes vibrations de sa toile, en un éclair elle attaque impitoyable. Son instinct de prédation est si fort, qu’elle ne fait pas la différence entre une proie et un mâle “soupirant”.

Tout un défi pour l’araignée mâle veuve noir qui pèse 30 fois moins que sa femelle convoitée.

Il risque plus qu’un refus, il risque sa vie.

Photo wikimédia

Le comportement sexuel de l’araignée veuve noire

Samantha Viber biologiste à l’université de Simon Frazer de Colombie-Britannique, elle étudie les araignées et la stratégie du mâle dans la conquête de la femelle araignée veuve noire. Pendant plusieurs mois elle a filmé le comportement sexuel de la veuve noire de l’Ouest qu’on retrouve notamment dans le provinces Pacifique du Canada et aux États-Unis.

Selon Samantha Viber ; « on pense que certains comportements de séduction, que leur comportement cherche à apaiser la femelle ou “endormir” son instinct de prédatrice. » Dès les premières approches, la veuve noire fonce sur le mâle. Plus âgé qu’elle il esquive l’attaque en se laissant tomber grâce à son fil de survie, furieuse la femelle tente de le rattraper jouant un jeu dans lequel le mâle ne se décourage pas, puisque inlassablement il reprend son “manège”.

Comment signale-t-il sa présence?

La biologiste s’est penchée sur un comportement spécifique du mâle qui se répète tout au long de son opération de séduction.

Selon Samantha Viber ;

Un des premiers comportements que les mâles vont utiliser ils vont faire quelques pas et s’immobiliser et a commencé à vibrer leur abdomen et encore quelque pas sur la toile et faire vibrer leur abdomen. Et c’est un comportement qu’on va voir à travers toute la cour.

À chaque approche, la femelle menace, en réponse le mâle fait vibrer son abdomen. Durant plus d’une heure, c’est un jeu avec la mort. Le courtisan doit convaincre la femelle qu’il n’est pas une proie.

Mais qu’est-ce qui différencie la vibration du mâle et d’une proie ?

La scientifique a comparé la différence entre les vibrations émises par des mâles et des proies, elle les a placés sur la toile à tour de rôle et à enregistrer leurs vibrations à l’aide d’un vibromètre laser. Les proies, pour se dégager de la toile dans laquelle elle est engluée,  émettent des vibrations, alors que le mâle émet une vibrations spécifique que la femelle va finir par identifier.

Les enregistrements de l’expérience montrent que la vibration est très différente. Douce, ténue, elle constitue un son apaisant qui tranquillise la veuve noire et permet l’approche du mâle.

Quels sont ces vibrations émises par le mâle?

Selon Samantha Viber ;

les vibration du mâle sont uniques, d’une amplitude très basse  constante et sans variations. Cela ressemble à un murmure continu qu’aucune proie ne peut produire.

Le doux murmure calme la femelle et donne l’opportunité au mâle de se  faire entreprenant il se permet quelques fantaisies, lui qui ne tisse jamais de toile pousse même l’audace jusqu’à découper la toile de sa fiancée. Il fabrique ses propres boues est de soi pour rapiécer les sections détruites.

Selon Samantha Viber ;

Il semble assez clair à un moment dans sa première phase de cours que le mâle arrive à faire entrer la femelle en transe.

Après la séduction nuptiale, enfin l’accouplement.

Totalement enjôlée la femelle se laisse littéralement embobiner par le mâle qui l’enrobe de sa soie. Finalement sain et sauf, il dépose son sperme. Contrairement à la croyance populaire, la malle réussit assez souvent à échapper au cannibalisme de la femelle.

Cette étude démontre à quel point les araignées possèdent un système complexe de communication que les scientifiques commencent à mieux décoder. Loin de les trouver laides et répugnantes Samantha Viber trouve ses petites bêtes plutôt fascinantes.

Source : Reportage à Découverte Radio Canada

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  • Auteur Réjean Lessard
  • Catégorie de l’article :araignée
  • Date de mise à jour : 03 juin 2016
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