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Conférence par Onil Samuel
Institut national de santé publique du Québec
Les pesticides sont encore parmi les outils les plus utilisés dans la boîte à outils des spécialistes en gestion parasitaire. Si ces produits sont très efficaces et utiles, ceux-ci peuvent aussi représenter des risques non négligeables pour la santé des travailleurs et de leurs clients ainsi que pour l’environnement.
Les risques toxicologiques potentiels des pesticides seront discutés ainsi que les mesures préventives à privilégier pour réduire les expositions à ces produits lorsque leur usage s’avère nécessaire.
Onil Samuel est responsable de l’équipe scientifique sur les pesticides à l’INSPQ. Il a effectué, au cours des 20 dernières années, plusieurs études d’exposition aux pesticides et d’évaluation de risques toxicologiques dans les secteurs forestier, agricole ou résidentiel.
Dans cette intervention, Onil Samuel précise qu’il ne va pas faire le procès des pesticides. Mais il veut apporter une réflexion sur la manière d’utiliser ses produits pour qu’ils soient plus sécuritaires.
Il va nous présenter les effets de toxicité aiguë à court terme et les effets à long terme.
De nombreux exterminateurs professionnels vont vous dire : « j’utilise des pesticides depuis plusieurs dizaines d’années, et je ne suis pas malade pour autant ».
C’est pour cela que Samuel Onil va utiliser le terme « toxicité potentielle » tout au long de son entretien, afin de marquer la notion d’incertitude dans la toxicité des produits.
La toxicité se présente à deux niveaux :
Ces risques provoquent des effets rapides tels que la toux, problème respiratoire, irritation cutanée, essoufflement, nausée, étourdissement, mal de tête, pathologie gastro intestinal…
Ces conséquences sur la santé sont souvent dues à une mauvaise utilisation du produit, une application abusive d’insecticide ou des produits non homologués.
Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres ou sont allergiques à certaines substances.
Les adjuvants, les solvants et le mélange des substances qui entrent en interaction amplifient le risque potentiel de toxicité. Le professionnel doit lire la notice avant toute utilisation du produit.
Par exemple l’acide borique est très efficace contre les fourmis et les blattes. Il sert à la fabrication d’appât mais il peut déclencher des allergies.
Mais, dans ce domaine, il est très difficile de connaitre les statistiques car les professionnels ne déclarent pas toujours leur maladie à leur médecin.
Le Centre antipoison a toutefois recensé 2000 cas d’intoxication suite à une utilisation de pesticides
Onil Samuel nous donne ici un exemple de traitement de punaises de lit. Les draps et le matelas avaient été arrosés avec des insecticides afin de traiter l’invasion de punaises de lit.
Les clients ont été malades suite à l’application du produit car le délai d’élimination des substances toxiques n’a pas été respecté.
C’est pour cela, qu’il est essentiel que les experts parasitaires soient bien formés sur les produits dangereux.
Les effets à long terme sont moins visibles que les effets à court terme. Il faut parfois des années après l’exposition pour que les problèmes de santé apparaissent. Il est donc difficile de faire des évaluations fiables.
Certains pesticides sont des perturbateurs endocriniens, cancérigènes, génotoxiques … mais il existe aussi des risques sur la fertilité et le développement des enfants (Anomalie de l’embryon, fausse couche, problème de lésion fonctionnel). On retrouve aussi ces problèmes chez les professionnels du milieu agricole.
Comment se protéger des produits toxiques
Utiliser des produits insecticides homologués est utile, mais il est possible de réduire le risque en se protégeant.
Ne pas laisser les vêtements infectés de pesticides dans le camion si vous transportez votre famille et vos enfants. En effet, les produits ne disparaissent pas et sont présents dans les milieux fermés, dans une maison. Il faut expliquer aux clients les risques et l’importance de l’aération des pièces.
Les études sur la toxicologie moderne est à ses balbutiements. Pourtant en France, on a reconnu des maladies liées aux pesticides comme maladie professionnelle, ce qui est une preuve solide de la dangerosité de ces produits.
L’approche préventive et l’utilisation d’alternatives naturelles sont préconisées.
Les équipements de protection individuelle doivent toujours être nettoyés à la fin d’une période d’utilisation. Le professionnel doit respecter certains gestes de sécurité :
On peut voir parfois des professionnels manipuler des pesticides et manger leur sandwich ou fumer leur cigarette juste après l’intervention. Attention, ce genre de comportement est totalement à bannir.
Le métier d’expert parasitaire est un métier à risques : il est essentiel de respecter les mesures préventives afin d’éviter les risques santé et les maladies.
Le rôle du professionnel est aussi de bien informer les clients et leur expliquer les effets des pesticides.
Pour plus d’information, vous pouvez contacter Onil Samuel par mail ou parcourir le site de l’Institut national de santé publique du Québec
A la fin de l’intervention, Onil Samuel remercie l’assemblée de son écoute attentive.
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