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Castor, un rongeur timide

  • Nom scientifique : Castor liber
  • Dimensions : longueur 75 à 95 cm, plus 30 à 35 cm pour la queue
  • Poids 25 à 30 kg.
  • Reproduction : au terme d’une gestation de 3 mois et demi environ naissent 2 à 6 petits, couverts de poils et les yeux ouverts.
  • Habitat : bois plantés de jeunes arbres, le long des fleuves et des lacs.
  • Distribution géographique : Europe centrale; le long du Rhône, Scandinavie, le long des fleuves d’Europe de l’Est, Amérique du Nord et de l’Est.
  • Mœurs : vie nocturne ; naturel timide et prudent.

Le castor est le plus gros rongeur d’Europe et d’Amérique du Nord. Les légères différences existant entre les exemplaires des deux continents ont conduit certains zoologistes à classer les animaux américains dans un genre différent de celui du Castor d’Europe et d’Asie.

castor

Mode de vie du castor

L’habitation du castor est couverte d’un amas de petites branches qui dissimulent la bouche d’aération et les galeries d’accès situées au-dessous du niveau de l’eau. La construction est particulièrement solide : plusieurs hommes peuvent monter dessus sans qu’elle s’écroule.

L’âge moyen des castors est assez bas, car les jeunes sujets meurent en grand nombre et l’eau polluée provoque de véritables hécatombes. Le long du cours inférieur du Rhône, le Castor a résisté avec succès aux modifications du milieu; dans plusieurs régions de l’Union soviétique, on l’a réintroduit et il jouit d’une protection efficace.

En Amérique du Nord, où il a été victime d’une véritable extermination, une législation mise au point depuis quelques dizaines d’années limite et réglemente la chasse du Castor.

Des élevages ont permis de sauver l’espèce et de reconstituer son milieu spécifique. Le castor, en effet, transforme le paysage en intervenant sur le débit des eaux et en créant de petits écosystèmes avec de nombreuses niches écologiques où s’installent d’autres animaux.

Castor, en voie de disparition?

En général, son action n’est pas préjudiciable sur le plan de l’économie naturelle, car il s’attaque de préférence aux arbres dont le bois est tendre et qui n’offrent qu’un intérêt minime pour l’homme sur le plan de l’exploitation forestière.

Le malheur de cet animal, qui a fait de lui une proie enviée, est de posséder une magnifique fourrure, abondante et douce. Le castoréum, substance grasse et brune sécrétée par des glandes situées dans la région génitale, était également très recherché par la pharmacopée des siècles passés, car il était prescrit comme panacée pour les maladies les plus variées.

On retirait ces glandes du corps de l’animal mort et on les faisait sécher à l’air jusqu’à ce que leur contenu devienne friable; le castoréum était ensuite vendu très cher, soit en poudre, soit en macération avec de l’huile d’amande.

Le castor était en outre chassé pour sa chair, dont le goût était très apprécié. Sa queue, à l’aspect écailleux, considérée comme une viande maigre, était souvent servie comme plat de carême.

Le castor est le plus gros rongeur d’Europe et d’Amérique du Nord. Seul le Cabiai, qui vit en Amérique du Sud, est plus gros que lui.

Il est de stature robuste, avec un corps trapu et des pattes courtes; les doigts des pattes postérieures sont complètement palmés, de façon à déplacer le maximum d’eau pendant la nage; en revanche, les 5 doigts antérieurs sont libres et munis de griffes robustes.

Un rongeur adapté à son environnement

L’adaptation à la vie aquatique est particulièrement perfectionnée les yeux sont protégés pendant l’immersion par une paupière transparente ; les narines et les oreilles peuvent se fermer hermétiquement.

Les immersions se prolongent jusqu’à 15 minutes, grâce à l’intervention de deux mécanismes physiologiques : de profonds mouvements respiratoires, qui permettent un renouvellement considérable de l’air pulmonaire, et une très basse sensibilité au gaz carbonique, qui se dissout dans le sang pendant le travail musculaire dans des conditions d’apnée.

En effet, dans tout organisme, le réflexe stimulant la respiration intervient lorsque la quantité de gaz carbonique dans le sang dépasse le seuil sur lequel est réglé le centre de la respiration.

Lorsque le castor nage en surface, seules les oreilles émergent, avec les yeux et une partie du dos; les pattes antérieures sont collées le long du tronc, tandis que les postérieures assurent la propulsion.

Sur la terre ferme, l’animal se déplace avec maladresse. Pour gagner la rive depuis sa tanière, il emprunte toujours le même chemin, en creusant de profonds sillons qui se remplissent d’eau si le terrain est marécageux ou proche d’un cours d’eau. Ainsi, il finit par se déplacer toujours en nageant.

En été, il abandonne sa tanière vers le coucher du soleil et gagne les lieux plantés d’arbres. S’aidant de ses puissantes incisives d’une caractéristique couleur orange, il se livre à ses travaux d’abattage, en procédant en plusieurs phases coupées d’arrêts.

À chaque fois, il ronge des portions larges de 3 centimètres et longues de 10 à 12 centimètres. Il poursuit son travail jusqu’à ce que l’arbre soit dégagé d’une façon régulière de tous les côtés.

En deux nuits, le castor réussit à tronçonner un arbre de 1 mètre de circonférence. Une fois l’arbre abattu, il le débarrasse entièrement de son écorce, qu’il mange, car c’est elle qui constitue son alimentation essentielle, avec les jeunes pousses et les bourgeons.

Le tronc et les branches sont coupés en morceaux plus petits et transportés vers la digue; les rameaux les plus fins sont eux aussi mis à nu et entassés de côté, en réserve pour l’hiver, ou encore enfoncés dans le lit du fleuve.

Durant l’hiver, le Castor est réduit à l’inactivité, mais il n’entre pas en léthargie.

Le castor est sociable

Les colonies de castors sont formées de nombreux individus, qui cependant vivent en cellules familiales séparées et indépendantes. En cas de danger, pourtant, tous les animaux d’une même colonie utilisent un signal d’avertissement (comme la marmotte).

Lorsqu’il en a la possibilité, le castor construit sa hutte au centre d’un lac ou d’un étang, pour des motifs de sécurité essentiellement. Pour édifier cette construction complexe, il se sert de ses pattes antérieures, véritables « mains » d’une grande agilité, et d’un doigté très fin.

Contrairement à ce que l’on croyait autrefois, sa queue plate ne lui sert nullement de truelle.

Le Castor est un animal magnifiquement adapté au milieu aquatique. Sa fourrure dense et bien imprégnée de graisse le garde toujours au sec, bien qu’il passe presque toute sa vie dans l’eau.

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Données

  • Auteur Réjean Lessard
  • Catégorie de l’article : animaux
  • Date de mise à jour : 12 Juin  2015